Avec le temps, de nombreux instruments de musique se démodent ou s’usent pour parfois ne plus convenir aux exigences du présent. Dans ces conditions, on se demande parfois s’il faudrait faire appel à la restauration. Or ce procédé semble complexe et difficile à mettre en œuvre à telle enseigne que de nombreux propriétaires d’instruments de musiques se demandent s’il est possible d’en faire appel. La réponse à cette interrogation est prise en compte dans ce billet.
La pertinence de la restauration des instruments de musique
Il est bien possible de restaurer des instruments de musique. Pour le faire, il suffit de solliciter un spécialiste des instruments de musique et le tour est joué. À l’instar de nombreux objets d’art témoignant le passé et les différences culturelles, la restauration des instruments de musique devient nécessaire et judicieuse. En effet, ce procédé permet de transmettre ces instruments de musique aux générations futures. En réalité, il revient au professionnel habitué à examiner, à sonder ou à analyser l’état de l’instrument de prendre cette décision. C’est à lui de proposer au propriétaire de l’instrument un bon cahier de charge qui décrira les différentes étapes de la restauration. Dès lors, le propriétaire conservera celui-ci dans de meilleures conditions que possible. Aussi faudrait-il reconnaitre que seules les expériences techniques, physiques et mécaniques acquises au fil des années permettront de prendre sans risques inutiles, les décisions concernant la restauration.
Par ailleurs, l’éthique et le cahier de charge des musées voudraient qu’un instrument soit conservé simplement « tel quel », de façon inerte, dans une vitrine qui garde toutes les marques et les modifications ayant jalonné sa vie. À titre illustratif, le musée Mirecourt préfère plutôt faire apparaitre dans ses différentes collections, une attrayante guitare de Nicolas Aîné de 1802. De la même façon, cette déontologie concerne les restaurations. Une très jolie guitare du 17e siècle ayant été conservée au Musée de Nice, sur laquelle les pistages manquants ont été remplacés au cours de la récente restauration par utilisation de pièce d’érable claire. Ainsi, le contraste entre les parties originales de l’instrument et les pièces d’ébènes permet aux nouveaux visiteurs qui n’y connaissent pas grand-chose de lire aisément la restauration bien que celle-ci défigure l’instrument.
Les types d’interventions en restaurations des instruments de musiques
Il existe trois différents types d’interventions en restaurations des instruments de musique à savoir :
Les interventions ayant rapport à l’évolution de la pratique musicale
En effet, tous les instruments de musique connaissent des évolutions, des changements et des progrès. De ce fait, les luthiers ont toujours transformé ou remanié les instruments du passé afin qu’ils répondent au goût de nos jours pour les musiciens qui en exigent. Ainsi, la restauration peut concerner :
- Une maintenance d’un instrument dans sa forme de « jouabilité moderne » ;
- Une maintenance de l’instrument dans son état originel ;
- Une réinvention de son aspect.
Les interventions dues à l’abandon de l’instrument
À ce niveau, la restauration va résoudre de nombreuses imperfections notées sur l’instrument. On peut énumérer : une humidité excessive, la forte sécheresse, les moisissures des colles et des vernis, l’apparition des vers, des parties décollées non retrouvées, des manches tordues par les colles restées en tension pendant des années, des pertes, etc.
Les interventions dues à l’intervention d’une tierce personne
Ici, on peut citer des bricolages chers à l’ethnologue Claude Lévi-Strauss ayant conduit parfois les propriétaires des instruments de musiques à des remaniements ainsi qu’à des modifications fantaisistes. On peut également citer les marquages affirmant l’appartenance de l’instrument à un individu, à une tribu ou à une famille.
À titre d’exemple les instruments du musée de la Couture -Boussay marqué à faire chaud afin de décourager les voleurs. On ne compte plus les nombreux violons repeints par leurs propriétaires ou les milliers de guitares recouvertes d’autocollants.
